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Découverte exceptionnelle de plus de 100 tombes précolombiennes en Guadeloupe

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Découverte exceptionnelle de plus de 100 tombes précolombiennes en Guadeloupe

Vue de la sépulture 67 depuis le nord, les Abymes, Petit-Pérou (Guadeloupe). On voit bien la position particulière dans laquelle ont été inhumés tous les corps © Jessica Laguerre, Inrap


L'Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) a annoncé la découverte de 113 tombes datant de l'époque précolombienne aux Abymes, en Guadeloupe. En plus de ces sépultures, une habitation sucrière de l'époque coloniale a également été mise au jour.

Rarement un chantier archéologique n’avait été aussi prolifique en Guadeloupe. L’Inrap a en effet annoncé, ce mardi 27 avril, que 113 tombes datant de la période dite du Néo-indien récent (XIe-XIIIe siècle) avaient été identifiées par les archéologues dans la commune des Abymes, en plein centre de l’île. Il s’agit d’une ressource historique extrêmement précieuse pour la compréhension du peuplement de la Guadeloupe et des transformations des Sociétés précolombiennes qui l’ont occupée jusqu’à l’invasion des Européens au début du XVIe siècle. Les chercheurs ont également découvert les fondations d’une habitation sucrière, datant plutôt du XVIIIe ou du XIXe siècle.


Une découverte aussi impressionnante qu’inattendue

Les archéologues de l’Inrap n’imaginaient pas découvrir autant de vestiges lorsqu’ils ont commencé à examiner la zone à la fin de l’année 2020, dans le cadre d’un projet de lotissement. Très rapidement, de nombreux éléments ont été mis au jour, révélant le très haut potentiel du site. Classé « découverte exceptionnelle », celui-ci a pu faire l’objet d’une fouille plus longue et plus approfondie. Les chercheurs ont en effet trouvé diverses fosses, utilisées pour des activités domestiques, des trous de poteaux, qui signalent l’emplacement des habitations des indigènes, et un très grand nombre de sépultures, 113 au total. Dans ces tombes étaient enterrés adultes et enfants dans différentes positions. Certains ont été inhumés sur le dos, d’autres sur le côté, d’autre encore assis ou semi-assis. Un point les relie cependant, leur aspect recroquevillé, leurs jambes étant généralement ramenées sur le torse ou pliées. Il semble que les cadavres étaient contenus dans des sacs ou attachés par des cordes. Des traces de manipulation post-inhumation ont également été décelées par les archéologues. La question est désormais de savoir si les vivants et les morts cohabitaient dans ce qui semble être un village du Néo-indien récent, ou si ces corps ont été enterrés postérieurement à une période d’habitation.

 

Les corps des défunts sont recroquevillés dans l’ensemble des 113 tombes découvertes ©Jessica Laguerre, Inrap


Mystères et interrogations

Les futures analyses des squelettes permettront sans doute de trancher cette question et renseigneront également les experts sur la santé de la population à cette époque, les liens de parenté entre les différents corps, leur statut social, etc. Cette pratique d’inhumation est en effet assez atypique et pourrait redéfinir ce que l’on sait sur les populations guadeloupéennes du Néo-indien récent. La découverte de fragments de poterie, d’outils et de restes de repas présents dans la cinquantaine de fosses mises au jour par l’Inrap sera également utile pour établir la chronologie du peuplement de la zone des Abymes. On sait en effet que la période entre le XIe et le XIIIe siècle est marquée par de nombreux bouleversements (économique, sociaux, environnementaux), qui se manifestent par le passage des cultures Huecan et saladoïde cédrosan à la culture troumassoïde. Cette culture céramique semble être la descendante directe de la culture saladoïde cédrosan mais se caractérise par la quasi-disparition des motifs ornementaux sur les poteries. L’ensemble de ces découvertes permettra donc de documenter de façon assez précise la période encore mal connue du Néo-indien récent en Guadeloupe.

 

Grâce à la stratigraphie des fosses, les archéologues vont pouvoir étudier et dater les divers débris de céramique, d’outils et de nourriture retrouvés. © Serrand


Les vestiges de l’habitation Mamiel

En parallèle de ces vestiges précolombiens, les chercheurs ont également découvert les traces de plusieurs bâtiments de l'époque coloniale. Il s’agit des emplacements de constructions sur poteaux et d’aménagements agraires qui se rattachent à une plantation de cannes à sucre déjà connue aux Abymes, l’« habitation Mamiel », aussi appelée « L’Espérance ». Un nom bien ironique quand on sait que l’économie sucrière française a prospéré sur la traite esclavagiste et causé d’innombrables morts, à la fois pendant la traversée de l’océan Atlantique et dans les plantations de sucre. Cette plantation était en activité au XVIIIe et au XIXe siècle, alors que l’économie sucrière est florissante et extrêmement lucrative, du fait, notamment, du rétablissement de l’esclavage par Napoléon en 1802. Il semble donc que le chantier archéologique massif dans lequel se lance l’Inrap sera d’une importance capitale pour la compréhension de différentes parties de l’histoire de la Guadeloupe et qu’il n’a pas terminé de nous livrer ses secrets.

 

Le site archéologique sur lequel travaillent les chercheurs est immense et continent des vestiges précolombiens mais aussi coloniaux ©Jessica Laguerre, Inrap

 

www.connaissancedesarts.com

 

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