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Livre des portes, livre de Nout, livre des Morts : ces passeports pour l’au-delà

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On ne quitte pas le monde des vivants sans quelques préparatifs !

 

Tous les "livres" de l'Egypte antique constituent des boîtes à outils pour l’autre monde et sont reproduits sur les parois des chapelles funéraires pour les nobles, des chambres sépulcrales pour les rois, selon un ordre et une composition propres à chaque tombe.

 

Fragment du Livre des morts, papyrus de Nebqed. Détail représentant l'arrivée du défunt dans l'au-delà. 18ème dynastie. 1400-1350 avant J-C. Paris, musée du Louvre
 

On ne quitte pas le monde des vivants sans quelques préparatifs ! À l’Ancien Empire, les Textes des pyramides, inscrits sur les parois du tombeau, accompagnent l’ascension du royal défunt vers le monde du dieu solaire. Au Moyen Empire, ces textes gagnent l’aristocratie, qui les fait graver ou peindre sur les cercueils de bois. Les Textes des sarcophages étendront leur influence jusqu’au Nouvel Empire. C’est alors un festival ! Le Livre des morts, très influencé par les textes précédents, y trouve une place de choix. Mais d’autres apparaissent pour répondre à la question : où va le Soleil lorsqu’il disparaît chaque soir ? Assimilant le défunt à l’astre solaire, ces écrits sont autant de guides vers l’au-delà, car le chemin se révèle semé d’embûches, telles des rencontres patibulaires avec des bouchers aux doigts crochus ou, pire, Apophis, le serpent personnifiant les forces du chaos.

Tous ces "livres" constituent des boîtes à outils pour l’autre monde et sont reproduits sur les parois des chapelles funéraires pour les nobles, des chambres sépulcrales pour les rois, selon un ordre et une composition propres à chaque tombe. Comment les extraits sont-ils sélectionnés ? Mystère ! Les égyptologues les ont regroupés en deux familles : les livres du monde inférieur - qui traitent du voyage souterrain du Soleil - et les livres du ciel, qui racontent comment l’astre se déplace dans le corps de Nout, la déesse du ciel, après qu’elle l’a ingurgité tous les soirs et avant qu’elle le remette au monde tous les matins.
 

Livres du Monde inférieur

Le Livre de l’Am-douat

De son vrai nom Écrits de la salle cachée, celle-ci étant la demeure d’Osiris, maître de l’au-delà. L’exemple le plus ancien de ce texte est gravé sur les murs de la tombe qu’Hatchepsout fit construire pour son père Thoutmosis Ier. L’Am-douat ("ce qu’il y a dans la Douat", le monde souterrain) décrit le périple de Rê durant les douze heures de la nuit. Sur sa barque, le dieu Soleil traverse douze régions, où il affronte divinités et monstres. Chaque passage le transforme : d’abord usé et fatigué, c’est finalement régénéré que Rê reviendra au jour. Identifié au Soleil, le défunt pourra s’unir à l’astre et connaître le cycle éternel des renaissances matinales.
 

Le Livre des portes

Le plus ancien mis au jour, dans la chambre funéraire d’Horemheb, est inachevé. En revanche, une version complète orne le sarcophage de Séthi Ier. Il décrit le cheminement entre la surface de la terre et l’au-delà. Les douze étapes de la nuit sont ici représentées par des portes gardées par des génies armés de couteaux. Pour les franchir, le défunt doit connaître des formules magiques. Malheur à lui s’il les ignore ou les a oubliées ! Il finira découpé en morceaux ou subira les tourments du "lac de feu".

Le Livre des cavernes

Ici, le voyage dans l’au-delà est divisé en six étapes, chacune ayant pour cadre une caverne. Dans ces espaces que certains égyptologues décrivent comme la vision que les Égyptiens se faisaient de l’enfer, car ils présentent un catalogue de punitions réservées aux âmes coupables, Rê nomme aussi des divinités endormies, les réveille et les régénère.

Le Livre de la terre

On l’appelle également Livre d’Aker, ou encore Livre de la création du disque solaire. Il ne s’agirait pas d’un voyage, mais du récit d’une confrontation avec des puissances éminemment terrestres comme Geb, dieu de la fertilité, ou encore Aker, le dieu des profondeurs terrestres, qui accueille le Soleil à l’occident pour le libérer à l’orient.
 

Livres du Ciel

Le Livre du jour et le Livre de la nuit

Longtemps vus comme un seul et même texte, on les considère aujourd’hui comme des oeuvres distinctes. Chacun, toutefois, représente Nout, la mère des astres, nue, de façon à ce que son corps couvre tout le plafond. Lorsque les deux récits coexistent, deux Nout sont figurées dos à dos. Dans le ventre de la déesse voyagent des étoiles (dans le Livre de la nuit) ou douze soleils (dans celui du jour). Ces deux visions cosmiques du monde semblent faire référence au lien qu’entretiennent les humains avec les cycles stellaires et solaires dans leur vie terrestre.


Le Livre de Nout

Centré sur la voûte céleste représentée par Nout, le texte décrit le ciel avec ses étoiles "décans", c’est-à-dire celles qui apparaissent à tour de rôle juste avant le lever du Soleil et décident du devenir des humains. Le plafond de la salle du sarcophage de Ramsès IV montre le dieu Shou, l’une des premières déités selon la chronologie du panthéon égyptien. Dieu de l’air qui permet à la lumière de circuler, il soutient la voûte céleste et la sépare de la terre, il fait ainsi le lien entre l’éternité cyclique marquée par la division cosmique du temps (les étoiles) et le temps des hommes, qui vivent au rythme - également cyclique - des crues du Nil, de la germination du blé… L’éternité et la vie font ainsi partie du même Tout.


Livre des Morts

Celui qui fut nommé Livre des morts par l’égyptologue allemand Richard Lepsius en 1842 est en fait un guide de survie dans l’au-delà. Les Égyptiens l’appelaient d’ailleurs "Formules pour sortir au jour". Ce texte était dans la plupart des cas inscrit sur papyrus puis déposé près des momies, parfois directement inscrit sur les bandelettes. À l’époque ramesside, les extraits orneront plus régulièrement les parois des tombeaux. Ce n’est qu’à l’époque ptolémaïque qu’il trouvera sa forme canonique - en 186 chapitres pour les plus exhaustifs. De quoi s’agit-il ? D’une compilation de formules magiques et d’incantations destinées à permettre au défunt de renaître, au matin, à côté du Soleil. Parmi ces formules, certaines concernent l’indispensable rituel de l’ouverture de la bouche. "Les liens qui emprisonnaient ma bouche sont déliés par le dieu de ma ville", dit le défunt.

Ainsi doté à nouveau de la parole, il est censé pouvoir prononcer les phrases du livre aux moments propices. Par exemple, pour se tirer de mauvais pas… Qui ne manquent pas dans l’au-delà ! Ou encore lorsqu’il s’agit d’éviter de perdre un morceau de son corps, ce qui peut se révéler utile dans l’optique d’une renaissance quotidienne. Mais tout cela ne servirait à rien s’il n’y avait l’ultime épreuve de la "pesée de l’âme". Le défunt doit procéder à une série de quarante-deux confessions dites "négatives" telles que : "Je n’ai pas souillé les pains des dieux", ou encore "Je n’ai pas omis les jours à offrandes de viandes". Puis le coeur du mort est mis en balance avec la plume si légère de Maât, la déesse de l’ordre et de la paix. L’équilibre parfait ouvrira au mort, à coup sûr, les portes de l’éternité…

 

Par Henri Morel


www.sciencesetavenir.fr
 

 

 

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