Blog

Oca10

Une momie vieille de 1000 ans extraite du 'Lourdes' des Incas

Kategori: Arkeoloji ve Sanat Haberleri  |  Yorum: 0 yorum

etiketler  MomieIncasFardoSanctuairePérouCataclysme espagnol



Une momie vieille de 1000 ans extraite du "Lourdes" des Incas


Une momie a été retrouvée intacte au cœur de la plus grande cité des Andes, au Pérou. Une découverte rarissime.

Le paquet funéraire dans son caveau, entouré d’offrandes

 

Sanctuaire. Hergé s’était inspiré des lieux pour son album "Tintin et le Temple du Soleil". L'archéologue Peter Eeckhout, du Centre de Recherche en Archéologie de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) (Belgique), vient d’exhumer de cette impressionnante métropole de Pachacamac, sur la côte centrale du Pérou, une momie de plus de 1000 ans. Intacte, encore toute enveloppée dans son ballot funèbre, ce "fardo funéraire" que les Incas avaient l’habitude de fabriquer pour leurs morts.

Le défunt y reposait en position fœtale, attaché par des liens et entouré d’offrandes. Le tout, enveloppé et scellé dans des couches successives de textiles, était placé dans une cavité creusée dans la rocaille, que surmontait parfois un faîtage de chaume. Cette découverte est l’une des plus importantes réalisées par le chercheur et son équipe qui officient depuis plusieurs années dans cette cité du "Créateur du monde", le plus célèbre site cérémoniel de la côte Pacifique. Un immense sanctuaire sur lequel se sont succédées pendant 1000 ans quatre civilisations : les Lima (200-750), Wari (750-1000), Ychsma (1000-1470) et Incas, entre 1470 et 1533.


Le cataclysme espagnols'est abattu sur les Incas

 
Une ville de pèlerinage de 460 hectares dédiée à la plus vénérée des divinités, Pachacamacac, vénérée pour ses pouvoirs guérisseurs, y compris par l’Inca lui-même (l’empereur), qui y venait chaque année après avoir quitté ses palais des hauteurs andines. De nombreux prêtres s’activaient alors dans le grand temple – sorte de Lourdes précolombien - pour accueillir les milliers de pèlerins venus implorer le dieu dont ils dissimulaient l’idole en bois (huaca) dans le cœur du bâtiment, qu’aucun regard humain ne devait profaner.
 

 L’archéologue Peter Eeckhout et une fausse-tête de momie en bois provenant d’une sépulture pillée. Crédit P.Eeckhout

 

D’où le cataclysme qui s’abattit sur ces populations côtières quand les conquérants espagnols, arrivant sur place au XVe siècle, pénétrèrent dans le sanctuaire pour tout briser et "éradiquer" ainsi ce qu’ils considéraient comme de l’idolâtrie. Leur objectif étant de christianiser ces populations  en construisant des églises.

A Pachacamac, dans leur volonté d’évangélisation forcée, les Espagnols s’évertuèrent donc à détruire les symboles les plus visibles des anciennes religions (temples, sanctuaires, idoles) en pratiquant une politique répressive impitoyable envers le clergé inca et ses cultes, expédiant les survivants terrorisés servir comme main d’œuvre pour l’édification - à une trentaine de kilomètres - de leur capitale, la Nouvelle Castille (Lima). Sur le site ainsi détruit n’était resté que des cimetières, des centaines de sépultures souvent pillées que Peter Eeckhout met au jour.
 

Au coeur du "fardo"

"La découverte de cette momie est importante pour deux raisons, confie l’archéologue à Sciences et Avenir. Son ancienneté d’abord, que nous nous apprêtons à confirmer avec des datations AMS*, et l’état de conservation exceptionnel du "paquet funéraire" et tombeau lui-même qui a même conservé sa toiture. Sur les centaines de sépultures que nous avons exhumées à Pachacamac, le seul autre exemple de momie inca bien préservée connu jusqu’alors (et publié dans National Geographic en mars 2005, NDLR) était bien plus tardif. Cette nouvelle découverte nous donne tous les éléments pour une analyse fine, archéologique, bioarchéologique, et pour expérimenter les dernières techniques d’imageries médicales"» Dans quelques mois, le scientifique tentera en effet de pénétrer virtuellement dans le cœur du "fardo" funéraire à l’aide de scanner à rayons X pour inventorier son contenu. 

B.A

* datations radiocarbones AMS, par spectrométrie de masse par accélérateur
 

Paquet funéraire ou fardo Inca.

Cette forme d’inhumation a été communément adopté par quasi toutes les cultures centro-andines de 650  à 1000 de notre ère, -dit Horizon moyen-, jusqu’à la conquête espagnole. Typiquement, le défunt était disposé sur une première toile, en position assise, les genoux ramenés à la hauteur de la poitrine, les bras croisés par-dessus. Il était le plus souvent nu, même si des vêtements divers pouvaient lui être associés. En effet, le corps était entouré de couches successives de bourre (de coton brut, de feuilles végétales) et de textiles (chemises, mantes, pagnes, coiffures, ceintures, etc.). Entre, et au sein de ces couches, étaient déposées des offrandes : ustensiles de tissage comme des fuseaux et leurs fusaïoles, épis de maïs, cadavres de cochons d’Inde, plaquettes de métal, coquillages spondyles, etc. Toutes ces couches étaient apprêtées au plus près. Les grandes toiles étaient serrées au maximum et ensuite cousues pour former au final un ballot compact plus ou moins cylindrique ou ovoïde, d’où ce nom  de « paquet funéraire »  ou fardo. Le mort est donc invisible.  « L’allure du fardo n’ayant rien d’anatomique, dans certains exemples une sorte de fausse-tête en tissu, en bois ou en céramique était fichée sur la partie supérieure, ou brodée à même l’ultime couche », explique Peter Eeckhout. Parfois, un filet en mailles de fibres végétales venait compléter le tout comme c’est le cas pour cette dernière momie. 

 

www.sciencesetavenir.fr

Bu yazı hakkında yorum bulunamamıştır. İlk yorumu siz ekleyebilirsiniz >

Yazıya Yorum Ekleyin

* Takma ad kullanabilirsiniz

* Yorumunuzda görülmeyecektir

 Evet   Hayır* Her defasında yeniden girmemeniz için